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15/03/2024

BILLET: Vers une recomposition du Conseil de Sécurité de l'ONU? Par A.L







 Le siècle dernier a été caractérisé par une bipolarité Est/Ouest avec des Etats, dits du Sud, principalement adossés à l’un ou l’autre de ces deux pôles, et accessoirement réunis au sein d’un pseudo bloc dit des non-alignés. Le début de ce siècle a vu l’émiettement des blocs et des entités. Les relations entre Etats, naguère déterminés par l’appartenance à l’un ou l’autre des deux blocs, sont devenues plus disparates et sujettes au kaléidoscope des intérêts multiples des uns et des autres.

 

Le chaos géopolitique  reflète la discorde régnant  au sein du Conseil de sécurité, où les cinq membres permanents ont le droit de veto. Cela se traduit aujourd'hui par une paralysie due à la position anachronique de la Russie.

 L'ambition affichée par la 78ème session de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) tenue au siège de l’organisation, à New York, du 19 au 26 septembre 2023. était de proposer des solutions  aux crises auxquelles fait face le monde d’aujourd’hui, notamment à la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Depuis deux ans, alors que la Russie use de son droit de veto pour empêcher toute action au Conseil de sécurité sur l'Ukraine, l'Assemblée générale, dont les résolutions ne sont pas contraignantes, est pour l’instant, et jusqu’à nouvel ordre, seule compétente pour gérer ce dossier. En effet, le problème de la révision de l’organigramme de l’ONU, notamment du Conseil de Sécurité se pos, de plus en plus  avec acuité.

Les voix se font de plus en plus entendre sur la nécessité de revoir  la composition actuelle du Conseil de Sécurité des Nations Unies. Sa composition remonte au milieu du siècle dernier et ne reflète  plus l’état de la société internationale contemporaine. Le veto dont disposent ses Etats membres est de plus en plus décrié. Il est devenu  anachronique, surtout à la suite de cette situation inédite, où un pays membre du Conseil provoque une guerre et s’abrite derrière son droit veto pour  se prémunir contre toute décision à son encontre de ce même organe de l’ONU.

Les propositions de réforme ne manquent pas. L’admission de nouveaux membres permanents ne ferait que compliquer davantage le problème. Une solution plus pratique semble avoir les faveurs d’une majorité d’Etats, bien qu’elle demeure, pour l’instant au stade de la gestation. Selon cette approche, les Etats les plus importants des différents groupes géographiques auraient la possibilité d'occuper des mandats à long terme renouvelables, attribués en fonction de l'importance des Etats. Ce mécanisme  pourrait apporter une solution à la question de la représentativité  et impliquer davantage ces Etats dans le fonctionnement du conseil et le maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Ces propositions demeurent sujettes à la versatilité de l’opinion internationale. Les intérêts des différents protagonistes sont divergents et muent au gré des alliances et des contre-alliances. Comment insuffler un nouvel élan au multilatéralisme ? Réformer un système, désormais désuet n’est pas une mince affaire. Le nouvel ordre mondial est encore instable. Il n’est pas encore stabilisé. Il faudrait attendre qu’un nouveau mécanisme de maintien de la paix soit trouvé. C’est seulement à ce prix que cet ordre sera viable

 

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