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04/07/2024

ÉCONOMIE: Les défis de la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle - Par Abdelhak Laalioui


Le secteur informel, dit également économie souterraine est une composante essentielle du tissu socio-économique du Maroc. Ce secteur englobe plusieurs activités allant des petites entreprises semi-modernes ou artisanales aux petits trafiquants de la contrebande, vendeurs de cigarettes au détail  et autres marchands ambulants et gardiens de voitures non autorisés. Lire plus

Cependant, ce commerce informel participe, pour une grande part, au P.I.B national. Selon une étude publiée par Bank Al Maghrib, en 2021, le secteur informel représentait 30% du P.I.B. En 2023, l’étude effectuée par deux chercheurs du département d’économie de l’université Ibn Tofaïl conclut à un ratio autrement plus important. Selon cette étude, la part du secteur informel dans le P.I.B du pays est de l’ordre de 40%. L’économie légale n’arrive pas à absorber la part de l’économie non observée. C’est plutôt le contraire qui semble s’esquisser.

Si ces activités sont présentes dans toutes les économies du monde, sous des formes plus ou moins similaires, dans les économies des pays, dits en développement elles le sont d’une manière structurelle. Les activités informelles sont, sans conteste, synonymes de pauvreté, de misère et de marginalisation de grands pans de la société. Cependant, et dans leur rapport à l’économie formelle, elles peuvent jouer un rôle positif plus ou moins conjoncturel. Le secteur informel peut tenir lieu de catalyseur du secteur de l’emploi en absorbant une partie plus ou moins problématique du chômage structurel. Il peut, également, constituer un semi-traiteur au bénéfice des entreprises formelles. C’est dire l’utilité de pompe d’oxygène que constitue l’économie sous-terraine pour l’Etat et pour le secteur capitaliste, dit de « connivence » en offrants aux entreprises de ce secteur, à cheval entre l’économie informelle et l’économie de marché, des services et des produits à bas coûts.

Le secteur informel peut également constituer un féroce concurrent au secteur  formel. Dans tous les cas de figure, l’Etat se trouve dans l’obligation de « gérer » ce secteur. Il doit jouer les équilibristes entre un secteur informel pourvoyeur d’emplois et de richesses et un secteur dit « formel » qui peine à se transformer en vraie économie de marché et à se substituer au premier. Le secteur informel demeure un mal nécessaire. On ne peut ni l’éradiquer d’ un seul coup de baguette magique ni le laisser se développer et  prospérer jusqu’à faire imploser le tissu économique et social.



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