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01/06/2024

ÉDITO: Maroc: Culture de l'avocat; attention danger Par A. Laalioui


 


La culture intensive de l'avocat, bien que lucrative, pose de sérieux dangers pour l'équilibre hydrique et sociétal, comme en témoigne notamment le cas du Mexique, premier producteur mondial d'avocats. Cette activité agricole intensive a des répercussions graves sur l'environnement et la société, mettant en péril les ressources en eau et provoquant des tensions sociales.Lire plus

Au Mexique, la culture de l'avocat est particulièrement préoccupante dans l'État de Michoacán, qui représente environ 80 % de la production nationale. Dans cette région, de nombreux agriculteurs ont recours à des méthodes d'irrigation non durables, telles que le pompage excessif des eaux souterraines, ce qui entraîne une baisse du niveau des nappes phréatiques et des rivières asséchées.

L'un des principaux problèmes liés à la culture de l'avocat est sa forte consommation d'eau. Les avocatiers sont des cultures gourmandes en eau, nécessitant des quantités importantes d'irrigation pour assurer leur croissance et leur rendement. Dans des régions où l'eau est déjà rare, comme dans de nombreuses parties du Mexique, cette intensification de l'agriculture peut aggraver la pénurie d'eau et épuiser les nappes phréatiques.

Outre les problèmes liés à l'eau, la culture de l'avocat peut également avoir des conséquences sociales néfastes. Dans de nombreuses régions productrices d'avocats au Mexique, les terres agricoles ont été accaparées par de grandes exploitations ou des entreprises agroalimentaires, privant les petits agriculteurs de leurs moyens de subsistance traditionnels. Cela crée des inégalités économiques et sociales, alimentant les tensions au sein des communautés locales.

De plus, la demande mondiale croissante pour les avocats a conduit à une intensification de la production, avec l'expansion des monocultures d'avocats aux dépens des écosystèmes locaux. La déforestation pour faire place aux plantations d'avocatiers détruit les habitats naturels, affectant la biodiversité et contribuant au changement climatique.

Un avocatier mature nécessite entre 1 000 et 1 300 mm de pluie par an et un avocat consomme environ 1 000 litres d’eau par kilogramme contre seulement 600 litres pour l’orange par exemple.

Face à ces défis, il est impératif de promouvoir une culture de l'avocat  de consommation intérieure, non dirigé vers l’exportation, plus durable et respectueuse de l'environnement au Maroc. Cela implique d'adopter des pratiques agricoles plus économes en eau, de soutenir les petits producteurs locaux et de mettre en œuvre des politiques de conservation des ressources naturelles. L’État, de même qu’il agit massivement contre la corruption, doit inclure dans cette lutte les grands capitalistes de l’agroalimentaire qui sont seulement obnubilés par le gain au détriment de la nation.

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