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29/08/2024

ÉDITO : L’Algérie ou la logique de la confrontation- Par Abdelhak Laalioui


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L'Algérie, en tant qu'État moderne, prend forme avec la guerre de libération nationale (1954-1962), une lutte contre la colonisation française qui a duré 132 ans. Cet événement fondateur a cimenté le récit national autour de la résistance anti-coloniale, faisant de la guerre d'indépendance le pilier central de l'identité nationale. Lire plus

Après l'indépendance, l'État algérien a utilisé cet héritage de résistance comme principale source de légitimité. Cette légitimité est renforcée par une idéologie nationaliste qui oppose l'Algérie à l'ancien colonisateur, la France, et aux voisins régionaux, principalement le Maroc. Le régime a, au fil des décennies, utilisé cette idéologie pour détourner l'attention des problèmes internes, tels que la mauvaise gestion économique et les conflits internes.

L'idéologie de l'État algérien s'appuie en grande partie sur une opposition constante à des ennemis externes. Le Maroc, avec son histoire millénaire d'unité politique et étatique continue, représente un défi direct à la légitimité de l'État algérien, qui a souvent manqué de profondeur historique similaire. Cette rivalité est exacerbée par la question du Sahara occidental, où l'Algérie a soutenu le Front Polisario depuis 1975, créant un point de tension majeur avec le Maroc. Ce soutien est perçu comme une tentative de dislocation de l'unité territoriale marocaine.

L'Algérie a également manifesté des comportements interventionnistes dans d'autres pays de la région, y compris la Tunisie, la Mauritanie et la Libye, ce qui a souvent contribué à la déstabilisation régionale plutôt qu'à la coopération. Ces actions ont renforcé l'isolement de l'Algérie sur la scène internationale, tout en favorisant une image de force négative régionale qui se positionne en opposition à ses voisins.

Les années 1990 ont vu l'Algérie plongée dans une guerre civile brutale, déclenchée par l'annulation des élections législatives de 1991, que le Front islamique du salut (FIS) était sur le point de remporter. Ce conflit sanglant a dévasté le pays et a encore enfoncé le régime dans une politique de répression. Dans les années suivantes, la montée du mouvement Hirak en 2019 a marqué une tentative significative du peuple algérien de rejeter le régime militaire et de réclamer une gouvernance civile et démocratique.

Cependant, le régime algérien a continué d'utiliser la répression et la propagande comme outils de contrôle, réaffirmant sa rhétorique de l'ennemi extérieur, en particulier contre le Maroc. Cette stratégie a été amplifiée par l'usage des réseaux sociaux et des médias contrôlés par l'État, visant à polariser davantage la société algérienne.

Malgré les tensions géopolitiques et idéologiques, une partie importante de la société algérienne, comme le montre le Hirak, reconnaît les racines historiques et culturelles communes partagées avec le Maroc. Beaucoup d'Algériens voient au-delà des divisions artificielles créées par le régime militaire algérien et aspirent à une coopération et une compréhension mutuelle renforcées au sein du Maghreb.

 

 

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