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29/09/2024

ANALYSE : L’OCDE jette la lumière sur la corruption au Maroc- Par G. Paranton

 

Pour qu'un pays atteigne les standards du développement, il est impératif de combattre la corruption, de mettre fin à la dilapidation des deniers publics et de garantir l'absence d'impunité. La corruption est un fléau qui mine les fondements mêmes d'une société en sapant la confiance des citoyens dans leurs institutions et en compromettant le bon fonctionnement de l'économie. Lire plus

Les données montrent que la corruption a des effets dévastateurs sur le développement économique. Selon les estimations de la Banque mondiale, chaque année, environ un trillion de dollars sont versés en pots-de-vin, tandis que des milliards supplémentaires sont perdus en raison de la fraude et de la malversation. Ces sommes, si elles étaient réaffectées, pourraient être investies dans des services publics essentiels tels que la santé, l'éducation et les infrastructures, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie de millions de personnes.

Des exemples concrets illustrent l'impact destructeur de la corruption sur les sociétés. Dans de nombreux pays en développement, les pots-de-vin sont monnaie courante dans les transactions commerciales, ce qui dissuade les investissements étrangers et freine la croissance économique. Les systèmes judiciaires corrompus permettent aux criminels et aux élites politiques de bénéficier de l'impunité, sapant ainsi l'État de droit et le respect des droits de l'homme.

Cependant, des progrès sont possibles. Des pays comme la Finlande, le Danemark et la Nouvelle-Zélande, régulièrement classés parmi les moins corrompus au monde, montrent qu'il est possible de bâtir des institutions solides et transparentes. Ces pays ont adopté des mesures telles que la transparence des transactions publiques, l'indépendance de la justice et la responsabilisation des dirigeants politiques pour lutter contre la corruption.

En ce qui concerne le Maroc, le dernier rapport de l'OCDE sur l'économie marocaine publié en septembre 2024 offre un éclairage crucial sur la situation du pays. Ce rapport s'inscrit dans le cadre du « Programme-pays Maroc 2 », qui vise à soutenir la mise en œuvre du Nouveau modèle de développement. Il se compose de trois chapitres principaux : 1) l'évaluation des actions publiques, 2) l'amélioration de l'investissement, des performances des entreprises et de la productivité, et 3) la création d'emplois de meilleure qualité.

Le programme repose sur quatre piliers : i) améliorer la gouvernance publique et lutter contre la corruption, ii) rendre le Maroc plus attractif pour les investisseurs et améliorer la compétitivité, iii) favoriser une société plus inclusive en soutenant l'éducation et l'émancipation économique des femmes, et iv) libérer le potentiel des régions du Maroc. Il comprend 15 projets répartis dans 6 directions de l'OCDE.

Ce rapport met en exergue la nécessité pour le Maroc d'améliorer la gouvernance et la transparence dans la gestion publique, de manière à attirer davantage d'investissements et à stimuler l'innovation. Il rappelle aussi l'importance de s'attaquer fermement à la corruption, qui freine le développement, et de renforcer la gouvernance au niveau régional pour garantir un développement plus équilibré.

L'éradication de la corruption nécessite un engagement ferme des gouvernements, des institutions et de la société civile pour instaurer une culture de transparence, de responsabilité et d'intégrité à tous les niveaux de la société. Le rapport de l'OCDE fournit des recommandations concrètes et ciblées qui devraient aider le Maroc à poursuivre sa trajectoire de développement en garantissant une meilleure gouvernance et un environnement économique plus attractif.

 

 

 

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