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01/09/2024

BILLET : De la nécessité de remodeler le Conseil de Sécurité de l’ONU- Par G. Paranton


Le Conseil de sécurité des Nations Unies, dans sa composition actuelle, fait face à des critiques croissantes, en raison de son incapacité à refléter la diversité de la société internationale contemporaine. Le droit de veto détenu par certains de ses membres est perçu comme anachronique et souvent source de blocages dans la prise de décision, notamment lorsque les intérêts des grandes puissances sont en jeu, comme on l'a vu avec les conflits en Ukraine ou à Gaza. Cette situation démontre la nécessité urgente d'une réforme pour adapter le Conseil aux réalités géopolitiques actuelles. Lire plus

 

Fondé sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale, le Conseil de sécurité a été façonné par les rapports de force de cette époque, avec cinq membres permanents disposant d'un droit de veto : les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, la Chine, et la Russie (anciennement l'URSS). Cependant, ces puissances ne représentent plus à elles seules le paysage géopolitique actuel. Aujourd'hui, des pays comme le Brésil, l'Inde, le Nigeria et l'Afrique du Sud revendiquent un rôle plus important et légitime sur la scène internationale.

 

L'une des critiques majeures réside dans l'absence de représentation permanente pour l'Afrique, un continent dont l'influence et le poids démographique ne cessent de croître. António Guterres, Secrétaire général de l'ONU, a récemment appelé à une réforme du Conseil pour corriger cette « injustice historique ». Lors d'un débat organisé par la Sierra Leone, il a rappelé que la composition du Conseil reflète un monde d'après-guerre où la majorité des pays africains étaient encore sous domination coloniale, sans voix dans les affaires internationales. Aujourd'hui, cette absence de représentation permanente africaine porte atteinte à la crédibilité et à la légitimité du Conseil.

 

Au lieu de simplement ajouter de nouveaux membres permanents, une solution plus flexible pourrait être envisagée, où des États influents de chaque groupe géographique, y compris l'Afrique, pourraient occuper des sièges à long terme renouvelables. Ce modèle permettrait une meilleure représentation des intérêts diversifiés et encouragerait une participation plus active de ces États dans la promotion de la paix et de la sécurité internationale. En renforçant la représentativité du Conseil, cette approche pourrait pallier les blocages actuels et répondre plus efficacement aux défis globaux, tels que l'implication des femmes dans les processus de paix ou les missions des Casques bleus en Afrique, qui sont actuellement sous-évalués.

 

En somme, pour restaurer sa légitimité et son efficacité, le Conseil de sécurité doit évoluer pour inclure des voix jusqu'ici marginalisées, en particulier celles de l'Afrique, afin de mieux refléter les dynamiques internationales contemporaines et de renforcer sa mission de maintien de la paix et de la sécurité dans le monde.

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