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17/09/2024

ÉDITO : Hommage au peuple algérien- Par A. Laalioui

 


Les élections présidentielles truquées et massivement boudées par les citoyens algériens illustrent la profonde dichotomie entre les autorités militaires et le peuple en Algérie.

Le régime algérien utilise ses médias à sa solde, ainsi que des réseaux de trolls et de bots sur les réseaux sociaux, pour manipuler l'opinion publique et noircir les relations de l'Algérie avec les États et les peuples voisins. Ces outils de propagande sont employés pour diffuser des messages de haine et de division, créant une fausse image d'hostilité entre le peuple algérien et ses voisins, alors que la majorité des Algériens aspirent à des relations pacifiques et respectueuses. Lire plus

Les médias contrôlés par le pouvoir propagent des narratifs biaisés et mensongers, amplifiés par des armées de trolls et de bots qui inondent les plateformes en ligne de désinformation. Cette stratégie vise à masquer les échecs internes du régime et à détourner l'attention des véritables aspirations du peuple, tout en maintenant une emprise autoritaire sur la société.

En réalité, cette campagne médiatique agressive ne reflète pas les véritables sentiments des Algériens, qui sont largement opposés à ces manipulations et souhaitent avant tout vivre en harmonie avec leurs voisins.

Les manifestations populaires en Algérie, marquées par le mouvement Hirak, ont mis en lumière le désir d'un changement radical au sein de la société, mais elles n'ont pas réussi à éroder le pouvoir de l'armée, influente depuis l'indépendance et qui continue à contrôler les rouages politiques. Le président sortant, âgé de 78 ans, est largement perçu comme un homme de paille des généraux, ayant été porté au pouvoir lors des sois- disant  élections de 2019 par ces derniers.

 Lors des élections présidentielles de septembre 2024  et malgré le constat flagrant d'irrégularités dans le processus de dépouillement, les autorités algériennes ont déclaré le président sortant grand vainqueur des élections, illustrant une fois de plus la mainmise des militaires sur le processus électoral. Les chiffres officiels ont proclamé un taux de participation de 48 %, mais la réalité sur le terrain révèle une tout autre vérité : sur les 24 millions d'inscrits, seuls 5,6 millions de voix ont été exprimées, soit un taux de participation réel inférieur à 25 %. Ces contradictions flagrantes soulignent la mascarade électorale orchestrée par le régime.

La disqualification de plusieurs candidats d'opposition, dont Zubaida Assoul, une figure notable des manifestations de 2019, témoigne de l'étouffement continu de toute opposition réelle. Même dans la manipulation, les généraux se ridiculisent eux-mêmes, comme le souligne le directeur de campagne d’un des figurants candidats, qualifiant les élections de « farce et d’absurdité qui défigurent l’image de l’Algérie ».

Le peuple algérien, confronté à un système autoritaire profondément enraciné, reste convaincu que ce sont les généraux qui dirigent véritablement le pays. Celui qui est installé au palais présidentiel n'est qu'un simple pion, un symbole de la continuité d'un pouvoir militaire qui refuse de céder la moindre parcelle de cohabitation à la sphère civile.

En rendant hommage au peuple algérien, il est crucial de distinguer entre les actions d'un régime autoritaire et les aspirations d'une population qui aspire à la liberté, à la démocratie, et à des relations pacifiques avec ses voisins. Les Algériens méritent d'être reconnus pour leur résilience et leur volonté de changement, malgré les immenses défis posés par un pouvoir sourd à leurs revendications légitimes.

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